TUNIS,22 juin (TAP)- Conformément à un accord de coopération internationale entre l'Institut national du Patrimoine (INP) et La Rochelle Université (France), une nouvelle campagne scientifique et archéologique a été menée dans le cadre du projet de recherche consacré au site archéologique de Thapsus (délégation de Bekalta, gouvernorat de Monastir), a mentionné l’INP sur sa page facebook. Cette mission a réuni, selon la même source, des chercheurs et des conservateurs de Tunisie, de France, d’Espagne et d’Italie, ainsi que d'étudiants issus des universités de Tunis, de La Manouba, de Sousse et de Sfax.
Codirigée par les archéologues Yamen Sghaier de l’INP et Laurence Tranoy du laboratoire LIENSs "LIttoral ENvironnement Et Sociétés" (unité mixte de recherche interdisciplinaire sous la double tutelle de La Rochelle Université et du Centre national de la recherche scientifique-CNRS France), la mission a permis notamment de poursuivre les fouilles archéologiques, de réaliser des sondages pour l’étude des couches stratigraphiques, ainsi qu’un levé topographique du site et de ses abords immédiats.
Des prises de vue aériennes par caméra thermique, un inventaire du matériel archéologique découvert, ainsi que des interventions de consolidation sur certaines structures mises au jour ont été également effectués, selon l'INP.
Ces travaux ont contribué à documenter les étapes du développement de la ville portuaire de Thapsus durant l’Antiquité, en particulier l’occupation urbaine punique, remontant au milieu du Ve siècle avant notre ère.
Il s’agit, selon le document de présentation du projet, d’une intervention archéologique dans le secteur central de la ville antique, à proximité des entrepôts découverts en 2023, dans le cadre du Projet d’étude archéo-environnementale international "Thapsus, ville portuaire antique de Méditerranée".
Ce projet s’inscrit dans une démarche multisaclaire, scientifique et sociétale. La problématique au cœur du programme repose sur deux objectifs : mener une étude interdisciplinaire d’une cité portuaire majeure de la Méditerranée, et contribuer à la protection et à la valorisation d’un site fragile, exposé à la double menace des activités humaines et de l’évolution du littoral.
Au-delà de l’intérêt archéologique porté à cette cité, le projet ambitionne de contribuer plus largement à l’analyse historique du réseau portuaire méditerranéen et des connexions qu’il a engendrées sur le temps long, de l’Antiquité au Haut Moyen Age.
Les résultats du programme devraient permettre d’établir une carte archéologique prédictive, appelée à devenir un outil de gestion pour l’Institut National du Patrimoine. Cet instrument facilitera la protection du site en tenant compte des objectifs scientifiques, tout en ouvrant des perspectives de mise en valeur en faveur du tourisme culturel.
sara
