Bagdad – SANA / Le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, M. Asaad al-Chibani, a déclaré dans le discours de la Syrie lors du sommet arabe à Bagdad : « J’ai l’honneur de vous transmettre les salutations du président Ahmad al-Charaa et celles du peuple syrien, fermement attaché à son identité arabe ».
Il a ajouté : « Nous avons tous suivi avec positivité l’annonce du président américain Donald Trump de lever les sanctions imposées à notre pays. Il s’agit d’une étape importante sur la voie de relance nationale et de reconstruction. Elle reflète un effort diplomatique arabe sincère qui a abouti à des résultats concrets ».
Il a indiqué : « Nous ne pouvons qu’exprimer notre profonde gratitude au Royaume d’Arabie saoudite et à la République turque pour leur médiation efficace, intervenue à un moment crucial de notre histoire. Nous remercions également vivement l’Etat du Qatar, l’Etat des Émirats arabes unis, le Royaume hachémite de Jordanie, ainsi que tous les États du Conseil de coopération du Golfe et chaque pays arabe qui a soutenu la Syrie en cette période difficile ».
Le ministre al-Chibani a souligné : « La levée des sanctions n’est qu’un début. Nous espérons que la voie sera tout autant pavée par une coopération sincère et un effort collectif arabe pour réaliser le développement, préserver la sécurité nationale arabe, et renforcer la stabilité dans notre région ».
Il a fait savoir que « notre réunion, aujourd’hui, tenue sur la terre chère de Bagdad, capitale de l’authenticité arabe, représente une occasion historique de réitérer notre engagement mutuel en tant que pays arabes ».
« Quelles que soient les circonstances ou politiques qui puissent nous diviser, ce qui nous rassemble est bien plus fort que ce qui nous sépare », a-t-il dit, notant que la République arabe syrienne, son gouvernement et son peuple, s’inscrivent avec conviction dans une vision de leur identité arabe profonde.
Il a estimé que « notre unité arabe n’est pas un luxe politique ou une option tactique, mais une nécessité stratégique et une pierre angulaire pour construire un avenir sûr, stable et prospère pour nos peuples ».
« La Syrie, qui a payé un prix lourd à cause des politiques du régime al-Assad déchu et de sa résistance aux projets de partition, revient aujourd’hui à son berceau arabe, porteuse de l’espoir et des aspirations de son peuple. Elle cherche à rétablir les ponts, à purifier la mémoire des blessures de la division, en visant à bâtir un avenir nouveau qui ne marginalise personne, ne hostile personne, mais ouvre ses portes à chaque voix sincère et chaque main tendue par le bien ».
Et de poursuivre : « Des étapes concrètes ont été engagées vers la relance nationale, partant d’une conviction profonde que la Syrie appartient à tous ses Syriens. Il n’y a pas de place chez nous pour la marginalisation ou l’exclusion. Pour la première fois dans notre histoire, la Syrie a vécu une expérience de dialogue national inclusif, capable de rassembler la diversité, d’assurer la représentation et de préserver la dignité ».
Il a affirmé que « nous avons réussi à former un gouvernement inclusif, reflétant la volonté populaire et traduisant la souffrance du citoyen syrien en décisions justes. Nous poursuivons nos efforts pour faire lumière sur le sort des disparus et réaliser la justice transitionnelle, car nous croyons qu’il n’y a pas de réconciliation sans équité, ni de paix civile sans vérité ».
Le ministre al-Chibani a souligné : « Nous sommes en train de finaliser la préparation pour lancer le travail d’un parlement national représentant toutes les composantes syriennes, et rédiger une constitution permanente qui consacrera les droits, préservera la souveraineté et établira l’État de droit, et non un État de chaos ».
Il a affirmé : « Notre attachement ferme à la souveraineté syrienne, ainsi que notre rejet catégorique de toute ingérence extérieure dans nos affaires intérieures, quel que soit son apparence ou ses prétextes, sont des droits et des principes fondamentaux constants, qui ne laissent place à la manœuvre ou au compromis ».
Le ministre a également évoqué : « Tout projet visant à affaiblir l’État syrien ou à le diviser, sous quelque prétexte que ce soit, est condamné et rejeté catégoriquement par l’État et le peuple syrien dans toutes ses composantes. La Syrie n’accepte pas la tutelle et ne veut pas devenir un champ de bataille pour les rivalités des autres. Nous souhaitons des relations équilibrées, basées sur le respect mutuel, et portons l’amour à chaque pays arabe. Nous apprécions chaque étape arabe qui a contribué à briser l’isolement et à lever les sanctions. Une Syrie forte et stable est une pierre angulaire de la sécurité arabe ».
« La Syrie paie un prix lourd en raison des ingérences étrangères et des conflits internes. Elle fait face à des parties qui ne se soucient ni de la sécurité ni de l’avenir des Syriens, mais qui exploitent la tragédie syrienne pour servir leurs propres projets », a-t-il dit.
Le ministre a indiqué que la Syrie doit faire face à plusieurs défis, notamment les restes de Daech, que des forces extérieures tentent d’utiliser comme outils d’extorsion politique et de pression sécuritaire, outre les conspirations secrètes visant à décomposer la société syrienne et à semer la sédition, en soutenant des formations séparatistes pour entraîner le pays dans un conflit civil à long terme. « Les violations et attaques israéliennes continues dans le sud de la Syrie constituent une transgression flagrante du droit international et des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, et représentent une menace pour la stabilité régionale. Nous réaffirmons notre engagement envers l’accord de désengagement de 1974, qui garantit une stabilité minimale dans cette région sensible », a-t-il précisé.
Il a fait savoir que la sécurité du sud de la Syrie fait partie intégrante de la sécurité nationale et de l’intégrité territoriale de la Syrie. « La poursuite des agressions menace les efforts d’accalmie et ouvre la voie à plus de chaos dans la région. Nous espérons une position arabe unifiée et un rôle actif pour soutenir le droit de la Syrie à reprendre toute sa souveraineté », a-t-il précisé.
Il a en outre évoqué : « Nous entendons au cœur le cri de Gaza sinistré et voyons ses douleurs dans le regard de nos enfants. Il est temps que notre région vive en paix, que nos peuples vivent avec dignité, et que la direction soit revue dans la bonne voie ».
Le ministre al-Chibani a indiqué que la Syrie avait toujours été et restera une partie de la nation. « Aujourd’hui, elle tend la main à vous, selon le principe du partenariat et de la responsabilité, pour bâtir un avenir digne de notre histoire et qui réalise les aspirations de nos peuples. Nous n’avons pas le luxe d’attendre ou de nous distraire par des différends au détriment du présent de nos peuples et de l’avenir de nos générations ».
Pour conclure, le ministre al-Chibani a exprimé : « Nous adressons nos sincères félicitations et nos remerciements les plus sincères à la République irakienne, à ses dirigeants, son gouvernement et son peuple, pour le succès des travaux du sommet arabe qu’elle a accueillis avec compétence dans la capitale Bagdad ».