Fès - 19 mai 2025 - (MAP) - Le public du 28e Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde a été au rendez-vous, dimanche en fin d'après-midi, avec le "concerto pour Sokou", une fusion entre Jazz et rythmes africains, mettant en vedette le Sokou, un instrument monocorde africain en voie de disparition.
Né d’une rencontre exceptionnelle et unique, en 2020 à Bamako, entre Clément Janinet, le passionné des musiques improvisées et Adama Sidibé, dernier joueur professionnel de sokou au Mali, le concert n’a pas laissé le public du festival de Fès et ses visiteurs indifférents.
Le public qui était nombreux et hétéroclite a vibré au rythme des sonorités à la fois originales et dépaysantes le temps de ce concert du 28e festival de Fès des musiques sacrées du Monde, qui met à l’honneur cette année les rythmes africains et l'Afrique dans toute sa beauté, sa diversité, sa vitalité et sa spiritualité.
Le quartet, qui joue sur le violon, le violoncelle, la contrebasse et la trompette, a été le premier à monter sur scène avant d’être rejoint par Adama Sidibé et son Sokou pour puiser, une heure durant, dans leur répertoire, qui est une exploration timbale des instruments à corde dit "classiques" et d’un de leur pendant d’Afrique de l’Ouest qu’est le Sokou.
Clément Janinet, ce passionné par les musiques africaines et sud-américaines a exprimé, au micro de la MAP, sa joie de participer à ce festival de Fès des musiques sacrées du monde, dont il a longtemps entendu parler, et se produire à Jnan Sbil, "un très beau lieu".
"C’est un festival que je connais, j’en entend parler depuis longtemps. Je suis très content de venir", a-t-il dit, se déclarant enthousiaste d’assister à tous les concerts et découvrir d'autres groupes.
Abordant sa rencontre avec Adama à Bamako, le violoniste a dit qu’elle remonte à une vingtaine d’année.
"Nous avons décidé de jouer tout les deux avant d’ajouter d’autres instruments et nous comptons aujourd'hui une vingtaine de concerts ensemble", a-t-il fait savoir.
Le projet de ce groupe était de mettre en valeur le Soku (violon traditionnel d’Afrique de l’Ouest) et de faire découvrir ou redécouvrir cet instrument peu connu, parfois déconsidéré et en voie de disparition.
Adama Sidibé, a commencé la musique à sept ans avec le Djourou Kelen, en accompagnant, à pied, le troupeau familial, du nord du Mali jusqu’en Côte d’Ivoire. Il débute l’apprentissage du Sokou à l’adolescence. Le projet de ce groupe a pour but de confronter les musiques Mandingues et Peuhl à l’expression et l’écriture des musiques de Jazz. A travers cette confrontation entre l’oral et l’écrit, ce projet vise à trouver des ponts entre ces deux musiques.